Le bonnard, la brute & le truand

Note : 2.2/5 (4 notes)

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Carrefour de la Part Dieu hier soir avec mon colloc-ami. Une femme, la quarantaine, le quintal pas plus, se vautre en beauté devant moi. Forcément mesquin, sarcastique & le railleur que je suis entraînent une réaction qui m’est propre dans ces moments là, j’explose de rire… Anthony (le colloc-ami) plus humaniste que l’armée du salut & Amnesty International réunies me dit « t’es méchant la pauvre vielle ! » auquel je lui rétorque « non elle est pas vieille, elle est juste grosse !» Là c’est le drame, une connase sortie de nulle part me lance « pour qu’il se prend celui là !? »   «  et détend toi un peu d’humour ! » fut ma réponse. Moral de l’histoire j’ai appris à mes dépends qu’on vit dans un monde où tout est tabou, les non dits sont légion, où il est infâme de constater un surpoids et non pas de la vieillesse, que de tirer sur une ambulance est un crime de laise majesté. Les bien pensants sont les gens biens qui ne disent jamais du mal des autres, ne se moquent jamais. Je crois surtout que ces gens là ont au contraire un véritable problème avec les individus différents, alors préfèrent fermer leur gueule et dire du bien de tout le monde, c’est tellement plus confortable. Il est bien connu que les pires racistes ont tous un collègue arabe qui est sympa et les pires homophobes ont tous un ami pd. Jamais personne n’a vu d’objection à me rappeler au quotidien que je suis maigre et d’ailleurs moi non plus (c’est une vérité incontestable), mais c’est vrai je suis pas encore dans l’ambulance, pour le moment le fléau numéro un est l’obésité… Les spectateurs du rallye monte carlo 2007 situés à l’épingle juste avant le col de la Fayolle rient encore de ma splendide gamelle, moi aussi d’ailleurs. Mais bon l’autodérision est réservée uniquement aux gens qui s’acceptent comme ils sont & les moqueries des autres individus sont souvent une grande part d’autocritique, encore faut il être en mesure de comprendre ça…